J'avais 10 ans. Je me retrouve à la rue des Petites Marie où je n'avais encore jamais mis les pieds. Mon père à peine à la retraite. Il était navigateur. Il a loué un bar dans cette même rue qui grouillait de monde, tous les jours, à toute heures. Sans aucune crainte de l'autre. Pour nous, avec l'innocence de l'enfance, il n'y avait aucune crainte de qui que ce soit. Lorsque il n'y avait pas école, ce ne n'était que course et cavalcade dans le quartier... Sandwich et cinéma... il y en avait beaucoup... La cuisine, mon père l'avait louée à un ami originaire du Sénégal. Donc dans le bar c'était thé à la marocaine et le restaurant riz mafé. Le bail bientôt terminé mon père a pris un autre bar juste à côté de l'ancien. Le bar uniquement car la cuisine comme par hasard était louée à Mamadou un Sénégalais encore (le quartier était VRAIMENT cosmopolite), d'une gentillesse extraordinaire - que le seigneur le bénisse. Tout grouillait. Les commerces d'une variété extrême, les épiciers, les boulangers, les marchands de bonbon pour les enfants. De cette rue, on se connaissait tous, puis un jour mon père nous fait savoir qu'il arrête le commerce. ça n'a pas duré longtemps, quelque mois plus tard on se retrouve à la rue des Chapeliers. Mon père venait de prendre un nouveau bar. Je vous dis pas, pour nous les enfants c'était magique. Mais ça c'est une autre histoire...
Je vous embrasse tous... Ciao !